- Accueil
- > Tendance 2007
Tendance 2007 10 février, 2007
Aussi étrange que cela puisse paraître, un vent nouveau souffle sur la décoration et celui-ci vient du végétal. Bientôt de nouvelles collections de végétaux seront lancées.
Les fleurs et les végétaux ne sont plus présentés comme de simples élèments de décor, posés là dans un vase ou un pot. Le jeune fleuriste ne travaille plus seulement la fleur mais propose un ensemble, une composition comprenant un vase, des fleurs de saison ou des branchages. La nature a repris ses droits. L’écorce des arbres, la mousse sont des produits très utilisés. La transparence du verre est mise en valeur. L’eau devient un élèment du décor. Les fleurs peuvent se croiser à l’intérieur de vases qui prennent des formes de plus en plus variées. Les vases ou les fleurs ne se posent plus sur une table ou un buffet mais se suspendent. Vous pouvez aussi détourner des tubes à essai et les accrocher à des branchages que vous suspendrez autour du lampe. Les fleurs ne se groupent plus dans des bouquets ronds mais s’individualisent. Si vous faites le choix du vase, il faudra le multiplier et les déposer comme des élèments de rappel dans une pièce ou dans plusieurs. Le cache-pot disparaît au profit du pot transparent qui laisse apparaître la terre et les racines. Laurent Amar de Monceau Fleurs et Happy, va plus loin. A l’image de Zara ou H&M dans le textile, il veut révolutionner le monde des fleurs en signant ses propres collections de végétaux à des prix compétitifs. Pour cela, il a créé un centre de recherche et de développement entièrement dédié aux fleurs. Il propose ainsi une rose de 1,50 mètre. Pour lui, des personnes invitées à un repas, vont hésiter jusqu’au dernier moment, entre une bouteille de vin, un gâteau, un gadget ou des fleurs. Et c’est à la dernière minute qu’ils choississent. C’est là que les fleuristes doivent être innovants et faire la différence.
L’Ethique, c’est chic :
Le marché du marché équitable dans la décoration prend de l’ampleur dans la décoration et l’offre est de plus en plus variée. Le design n’est pas mis de côté mais fait partie intégrante du projet. La démarche éthique est un argument de plus.
La demande de consommateurs soucieux de leur environnement augmente. L’offre se structure et se diversifie. Elle monte en gamme. Des produits moins ethniques sont proposés aux cons’acteurs. Fini le baba cool. L’éthique et le luxe, c’est possible. 60% du chiffre d’affaires du commerce équitable est réalisé par des produits d’artisanat. Mais les artisans locaux doivent s’adapter aux goûts du marché. De plus en plus d’entreprises sont présentes sur ce marché. FUZION importe des objets utilitaires et de décoration raffinés et diffuse auprès des professionnels. Il travaille avec des petits producteurs d’artisanat issus de plusieurs régions d’Afrique situées dans les pays suivants : Madagascar, Burkina Faso, Niger, Mali, Rwanda, Algérie, Maroc, Lybie … Ekobo est une entreprise éco-citoyenne qui développe des objets contemporains pour la maison et le jardin fabriqués à partir de bambou. Umaé se positionne aussi dans la décoration équitable. Elle fait se rencontrer designers occidentaux et artisans africains et indonésiens. La société a pu présenter sa gamme de produits, du porte-couteau à la table basse, aux lignes contemporaines sur un « corner » de 30 m2 aux Galeries Lafayette Maison du Boulevard Haussmann à Paris, l’année dernière. CSAO diffuse les créations des artisans récupérateurs africains. L’idée générale est de savoir si nos achats ont un sens ?
Palette minérale pour 2007:
En décoration, le retour aux sources est en marche. Les blanc schiste, beige sableux et les gris galet font désormais partis des basiques des différentes marques de décoration. Ils apportent un renouveau aux basiques neutres et intemporels.
Les couleurs sont douces, subtilement voilées : perle de lait, rose des sables, larme d’or, soufflé de peau ou sucre de cristal. Cette tendance minérale est particulièrement forte en matière de lignes de linge de maison. Les collections colorées de ces dernières saisons sont mises de côté. Descamps propose une ligne Audace en satin de coton plissé d’organza onyx, des unis satin platine et éponge zinc. Garnier Thiébault propose une nappe Mille Idées en grès. Marbre, granit, silex, cristal de roche sont des teintes en phase avec les envies de luxe et de modernité des amateurs de déco. Calvin Klein s’inspire du marbre pour donner un caractère minéral au linge de lit. Le minéral est glamour. Home autour du Monde, pose par touches sur des cousins des touches d’or irisé.
En décoration, design, architecture, le blanc occupe le devant de la scène depuis trois saisons. Pour les saisons à venir, on parle de blancs colorés, de beiges blanchis et de couleurs plus douces.
En décoration, ce sont les blancs optiques qui sont travaillés de façon graphique, purs, très blancs, et des blancs cassés, légèrement teintés. Les blancs optiques sont utilisés sur des matières innovantes. Ils évoquent la facilité, la propreté et la qualité. Les blancs cassés sont réservés aux matières rustiques et plus authentiques. Il véhicule l’idée du bien-être, de sérénité, de calme et d’équilibre. Cette domination du blanc s’étend à tous les domaines : agroalimentaire, distribution, textile…Il véhicule une idée très positive et est synonyme de pureté. Il est reconnu dans tous les pays, ce qui n’est pas vrai pour toutes les couleurs, notamment le bleu. Le blanc est cependant exigeant. Les formes qu’il met en lumière doivent être parfaites. Il correspond à un besoin d’apaisement après une longue période de domination de la couleur. Une autre grande orientation pourrait poindre : des bleus très marqués, proches du blanc au niveau des valeurs, avec l’idée de calme, sérénité et apaisement et des rouges très marqués, comme un coup d’éclat .
L’engouement des Français pour le jardinage se confirme. Neuf Français sur dix possèdent des plantes [ref. lettre hebdomadire du Salon végétal]. Mais, ils ont une vision consumériste du jardin.
Selon les chiffres de Promojardin, 90% des foyers français disposent d’un espace jardin : 61% ont un jardin, 41% ont une terrasse, 31% un balcon et 47% un rebord de fenêtre fleurissable. Le jardin n’est plus réservé à quelques spécialistes. L’amateur de jardin a de plus en plus une attitude consumériste, en particulier les citadins qui ne disposent que de balcons. On achète des plantes qui tiennent quelques mois, puis qu’on jette pour d’autres en fonction de la mode. On n’apprend plus les rudiments du jardinage avec un grand-père ou un oncle. Les savoir-faire se perdent. Ce sont les livres de jardinage qui jouent ce rôle de transmission. A côté des encyclopédies de jardin qui sont des best-seller, les éditeurs s’attachent à publier des livres sur des sujets très spécifiques capables de séduire un plus large public (Le livre sur le buis, la collection « les carrés verts » ou la collection « jardins défis ») ou pour les néophytes (Jardin facile ou Petits jardins urbains). La vogue de la décoration (intérieur/extérieur) continue à profiter au jardin comme celle des loisirs créatifs. Le jardin est un nouveau lieu de convivialité de la maison et synonyme d’art de vivre. Il y a un véritable engouement pour le jardin au naturel. Le retour au vert et la prise de conscience environnementale en sont à l’origine. S’occuper de la planète, c’est aussi soigner son propre jardin avec une dimension écologique importante. De plus en plus de personnes souhaitent cultiver leur potager. Le public des jardineries s’est diversifié. Il est plus néophyte, plus souvent citadin, féminin et très imprévisible. L’offre et la demande ne sont pas toujours en adéquation. Les professionnels du secteur doivent revoir leur positionnement afin de contenter aussi bien les propriétaires de grands jardins que les urbains. Vu le niveau de dépenses des nouveaux jardiniers, l’enjeu est capital.
e retour en force du textile dans l’intérieur
Le textile devient un élèment à part entière dans le design. Il n’est plus seulement là pour habiller un fauteuil ou pour occulter le jour. Il joue désormais un rôle prépondérant.
Le textile habille les chaises, fauteuils et les canapés. Il n’épouse plus nécessairement leurs formes. Il en modifie la silhouette. C’est le cas de Philippe Starck qui donne un aspect fantomatique au fauteuil Toy ou dont le Canapé Lorenzo le magnifique se drappe d’une superbe housse en fourrure écologique et coton. Celle-ci est ajustée avec précision à la ligne du canapé. Presque sans couture, elle offre une tenue exceptionnelle. Comme un vêtement (dress like), elle s’enlève et se remet très facilement. Patricia Urquiola a conçu la chaise Glove pour Molteni, constituée d’une structure entièrement revêtue en tissu, cuir ou microfibre. Les revêtements sont entièrement déhoussables. Toujours chez Molteni, Rodolfo Dordoni a choisi le coton ou le cuir pour habiller son fauteuil Lyz. Ce dernier est rembourré avec une structure enveloppante et une assise aérienne. Il est destiné aux amateurs de sièges confortables autour d’une table. Marcel Wanders a conçu pour « the Word Expo 2000″ en Hollande la Vip Chair chez Moooi. Cette chaise est entièrement recouverte d’un tissu en laine vierge chinée qui tombe sur les pieds comme un bas de pantalon. Le tissu cache ainsi les roues de la chaise et donne l’impression qu’elle plane au-dessus du sol. L’élèment textile est très présent sur les poufs notamment ceux dessinés par Hella Jongerius pour Vitra pour plus de moelleux et de confort. Ces tabourets « Bovist » ne doivent leur forme qu’aux coutures latérales qui maintiennent un rembourrage de microbilles synthétiques. Les designers s’amusent à proposer des versions contemporaines du SACCO, premier siège à mémoire de forme des années 60/70, avec de nouveaux matériaux très techniques qui se substituent au rembourrage traditionnel pour répondre simplement à la complexité de nos attentes en matière de confort et de liberté. C’est le cas en version cubique de Frédéric Ruyant chez Ligne Roset avec les Soft Machine. Son modèle a reçu le label VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement), récompensant sa créativité et son innovation lors du Salon du Meuble de Paris en janvier 2005. Mais également d’Anthony Kleinepier chez Moooi avec les Dickies très »lounge », fauteuil-pouf parfait pour se relaxer. Son revêtement en tissu mélangé (type feutrine industrielle), est rempli de mousse et de billes de polyester.
Senteur et déco
Créer une ambiance olfactive personnelle dans sa maison, c’est introduire une touche de plaisir dans son intérieur. Les parfumeurs rivalisent d’inventivité pour nous proposer des objets déco originaux et des senteurs singulières.
Sur ce marché florissant, la concurrence est rude. Nous ne sommes plus dans un usage fonctionnel du désodorisant d’intérieur qui chasse les mauvaises odeurs mais dans la création d’une ambiance dans une pièce à vivre. La croissance de ce marché a été permise par l’essor d’appareils électriques, de leurs recharges et de sprays longue durée. Les consommateurs veulent et peuvent créer une atmosphère où il fait bon vivre. La bougie parfumée est l’emblème de ce nouvel art de vivre. Bougies, diffuseurs, bâtons d’encens, les choix de formats sont nombreux. A côté des leaders du marché (Reckitt Benckiser, Johnson et Sara Lee), les spécialistes de la décoration viennent doper le marché avec des parfums d’intérieur décoratifs. Le succès d’enseignes telles que Nature & Découvertes ou L’Occitane vient en partie d’une grande offre de senteurs d’intérieur. Pour durer sur ce marché, il faut innover et la course à l’originalité est engagée. La bougie n’est plus l’unique format de produit possible pour parfumer l’intérieur. Gilles Dewavrin conçoit des eaux pour le lit et l’Artisan Parfumeur imagine des objets parfumés, au nom poétique comme le « nécessaire à parfumer les courants d’air » en organdi ou les « cerfs-volants » à suspendre. Carré Blanc, spécialiste du linge de maison, propose une gamme olfactive de soins pour le corps coordonnée à des parfums d’intérieur. Les éditions éphémères font un tabac. Hervé Gambs crée pour la fête des mères et des pères des coffrets en édition limitée. Mathieu Lehanneur a présenté au salon du meuble de Paris ses « Eléments » qui sont des objets bienfaisants qui optimisent l’habitat en l’oxygénant, en générant lumière, chaleur ou concentré de minéraux marins. Il a ainsi conçu le générateur d’oxygène tout en transparence qui joint l’utile à l’agréable. Chaque saison a ses parfums. En hiver, les senteurs plus boisées, plus lourdes, plus épicées se vendent mieux. Point à la ligne a construit plusieurs familles de flagrances : fruités, fleuris, gourmands, boisés et ambrés. Au printemps, on note un retour à la fraîcheur. Christain Tortu propose une bougie pamplemousse rhubarbe. De la chambre au salon, en passant la salle de bains, toutes les pièces de la maison se mettent au parfum. Un dernier bastion à conquérir pour les parfumeurs : la cuisine.